• Concept de compétence

    Maurice de Montmollin (ergonomie, psychologie du travail), conçoit la compétence comme :

    -          un ensemble stabilisé de savoirs et de savoir-faire, de conduites types, de procédures standards, de types de raisonnement

    -          que l'on peut mettre en œuvre sans apprentissage nouveau

    -          et qui sédimente et structure les acquis de l'histoire professionnelle 

    Elle permet l'anticipation des phénomènes, l'implicite dans les instructions, la variabilité dans la tâche.

    Guy LE BOTERF définit, synthétise la compétence en un triptyque :

    le savoir agir

    qui « suppose de savoir combiner et mobiliser des ressources pertinentes »,

    le vouloir agir

    qui se réfère à la motivation de l'individu et au contexte plus ou moins incitatif,

    le pouvoir agir

    qui « renvoie à l'existence d'un contexte, d'une organisation de travail, de choix de management, de conditions sociales qui rendent possibles et légitimes la prise de responsabilité et la prise de risques de l'individu ».

    Philippe ZARIFIAN

    (« Objectif Compétence ») recontextualise le passage d’une logique de postes de travail héritée de l’OST (taylorienne) à une logique de l’événement, de l’aléa.. (Accord ACAP2000, secteur de la Sidérurgie).

    Cette nouvelle culture professionnelle souligne les apprentissages professionnels et l’appréciation de l’expérience des salariés.

    Passage d’une logique d’exécutant (prescription fermée, sans réflexion, sans contrôle) à une logique d’auto-responsabilisation (prescription ouverte)

    Celle-ci peut être synthétisée en :

    ·         Confrontation directe aux évènements

    ·         Analyse critique et systématique des causes et remèdes (retour d’expérience)

    ·         Anticipation préventive

    Philippe ZARIFIAN définit une Compétence (avec un C majuscule) en trois axes :

    Prise d’initiative et de responsabilité

    de l’individu sur des situations  professionnelles auxquelles il est confronté

    Intelligence pratique des situations

    qui s’appuie sur des connaissances acquises et les transforme d’autant plus que la diversité des situations augmente

    Faculté à mobiliser des réseaux d’acteurs autour des mêmes situations

     à partager des enjeux, à assurer des domaines de coresponsabilité

    Il souligne notamment le nécessaire repositionnement de l’encadrement :

    Clarifier les enjeux (donner du sens, argumenter)

    Délégation de responsabilité vers les équipes (sortir du contrôle tatillon)

    Adapter la distance (métaphore de l’hélicoptère) :

    à   Trop de proximité est vécu comme un manque de confiance et un contrôle « à l’ancienne » !

    à   Trop d’éloignement est vécu comme un manque de soutien…

    Philippe ZARIFIAN remet en perspective :

    L’évolution des métiers
    • la prise en compte élargie de la ligne de fabrication, voire d’autres process de fabrication associés (pour une  meilleure gestion des aléas)
    La prise en compte de la performance
    •  par le développement et l’intégration des méthodes et outils de mesure et de pilotage de la qualité
    Un développement important de la polyvalence
    •  (vers d’autres process, disciplines – électricité, mécanique – vers d’autres fonctions  (maintenance, qualité)
    Un développement progressif de la « relation de service »
    •    ce qui induit, requiert une « autodiscipline de soi », un changement de compréhension

     

    Se développe une Gestion des Compétences, leur anticipation, la gestion de leur développement :

    -   développement de référentiels Métier (REAC du Ministère du Travail)

    -          Recherche des compétences transversales, transférables

    -          Volonté de développer des parcours professionnels, de maintenance, développement des ressources humaines présentes

    -          Déploiement d’entretiens annuels (d’évaluation, d’appréciation, de régulation)

    -          Formalisation de la « compétence sociale » recouvrant l’autonomie, la prise de responsabilité, la communication, l’automobilisation…

    Face à la complexification des process, la formation initiale forme les jeunes à ce que ZARIFIAN appelle des « compétences-ressources » : maîtrise du langage, intercompréhension en situation de communication, apprentissage de la réflexivité et de la civilité.

    Il note cependant (2000) que le système scolaire français pousse encore trop à la compétition interindividuelle et pas assez à des activités collectives et solidaires.

    Trois définitions, une schématisation

    Dans le Traité des sciences  et des techniques de la Formation, coordonné par Philippe Carré et Pierre Caspar, Sandra Bélier (Docteur en gestion, fondatrice d’une société de veille en ressources humaines et management) propose cette définition de la compétence :

    « La compétence permet d'agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée ».

     

    « Une combinaison de capacités (savoirs, savoir-faire et savoir-être) mise en œuvre en situation professionnelle »


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